Louis TYMEN, né à Tal ar Hoat au Juch, a eu une vie bien remplie
Naturellement généreux, il a su mettre, sans compter, son énergie et ses compétences au service de ses concitoyens. Qui fut-il ?
Scolarisé au Juch et à Saint Blaise à Douarnenez, il fut mobilisé avec la classe 19 à la fin de la guerre 14/18, mais n’y a pas participé. Il était agriculteur à Tal ar Hoat, marié et père de famille.
Très jeune, il s’est intéressé à la vie publique, aux problèmes de l’agriculture et de la société.
Il a milité et participé de façon très active dans l’entre 2 guerres à la création et la mise en place, avec sa génération, des lois sociales en agriculture telles que : Assurances mutuelles agricoles, lois sociales dans le monde agricole. Initiateur et cheville principale des grandes kermesses paroissiales de 1934 – 38 – 42 – 70 et 76, il montrait une disponibilité rare au service des autres.
Élu maire en septembre 1947, il allait donner toute sa mesure au service de la commune. Jusqu’à son décès en février 1975, il ne se passait pas une seule journée sans qu’il ne se rende à la mairie.
Au sortir de la guerre 39-45 tout était à faire, autant au Juch que dans les autres communes et tout cela, il fallait l’entreprendre avec des ressources très modestes. Les communes disposaient de très peu de moyens financiers.
Peut-on imaginer de nos jours qu’en 1947, il n’y avait aucun mètre carré bitumé au bourg ou sur les chemins communaux ? À son décès en 1975, le travail était pratiquement terminé. Au début avec peu de moyens, il réussissait à avancer en privilégiant l’entraide. Cette tâche lui demandait beaucoup de temps en négociation avec les riverains, déplacements sur Quimper pour solliciter des subventions et réunions le soir pour faire part de son travail.
Pour l’électrification le problème se posait de la même façon. À part le bourg électrifié en 1931, tout était à faire. La sollicitation des particuliers pour des participations remboursables fut nécessaire, ce qui nécessita aussi de très nombreuses démarches.
L’adduction d’eau en gravitation naturelle faite en 1931 au bourg, se révéla très vite insuffisante, les besoins allant toujours croissants.
En 1964, il fait adhérer la commune au syndicat de Pen ar Goyen. Cette adhésion a permis de couvrir toute la commune par le réseau d’eau et de placer plusieurs postes incendies. C’est lui qui fut aussi à l’origine du remembrement des terres agricoles
de la commune. En 1974 le quart de la commune était remembré.
En 1964, il est élu conseiller général de Douarnenez. Là aussi, il se donna sans compter pour apporter le maximum à son canton. Réélu en 1970, il fut emporté par la maladie à l’âge de 76 ans, en 1975, sans pouvoir terminer son mandat.
Ce fut une personnalité d’une très grande simplicité, écoute et disponibilité. Le service public était sa passion. Il ne comptait ni son temps ni son argent (les indemnités de fonction étant à l’époque insignifiantes) pour plaider les dossiers et causes qu’il défendait. Sa générosité était sans faille.
Lorsque la municipalité en place dans les années 90 a décidé d’attribuer des noms aux rues du bourg, c’est tout naturellement son nom qui a été donné à la rue principale. À Douarnenez, un des bâtiments sociaux porte également son nom. Ainsi, sans savoir, peut-être, qu’elle fut l’importance de son travail, son nom reste connu des nouvelles générations.