1914 : tous les hommes mariés ou célibataires étaient mobilisés.
![](https://lejuch-patrimoine.fr/wp-content/uploads/2019/10/Manuel-jean.jpg)
Ils partirent de la gare durant le mois d’août pour regagner leur régiment respectif. Pas d’affolement, pas de peur, parfois même de la joie d’en découdre avec les « boches » (sic) ; une seule inquiétude manifeste : la moisson. Comment la faire puisque les jeunes bras allaient manquer.
1917 : Les permissionnaires juchois, barbus, amaigris racontaient leurs souffrances, effrayant ! Beaucoup d’entre-deux ne reviendront pas. La tristesse était sur tous les visages de ceux et celles qui étaient restés au village. Des prières à l’église tous les jours pour ceux du front ; peu d’espoirs que cette guerre se termine de sitôt.
1918 : Les allemands aussi meurtris que nous demandent l’armistice. Enfin ! C’est la joie mais à quel prix ! Le 11 Novembre je m’en souviens comme si c’était hier, il faisait froid mais ensoleillé. Les cloches de l’église sonnèrent à toute volée, tous les gens valides montaient à la tour pour faire sonner, chacun à son tour, les cloches jusqu’à très tard dans la nuit.
1919 : retour des soldats, la vie recommence ; hélas le nombre de disparus, morts pour la France s’élève à 56. Je connaissais la plupart d’entre-deux ; les pauvres, certains étaient père de famille, une tragédie.