Le 20 août 1914

René QUINIOU

Au soir, l’ordre d’offensive parvint du G.Q.G. de Joffre rédigé en ces termes : « L’ennemi sera attaqué partout où on le rencontrera… »

Situation en août 1914
Le 21, la IV ème armée française du général de Langle de Cary passait la frontière belge. Dès l’aube du 22 août, les corps d’armée français se heurtèrent en une suite de batailles de rencontre simultanées et très violentes à la IV ème armée impériale allemande commandée par le duc Albert de Wurtemberg.

La bataille : 

A 7 h, éclairant les colonnes du II ème C.A., les cavaliers du II ème chasseurs atteignirent Maissin. L’infanterie arriva vers midi. Tout de suite, ce fut le choc brutal contre l’infanterie allemande de la 25 ème division. Le village et les bois environnants devinrent l’enjeu de combats acharnés. Attaques et contre-attaques se succédèrent sous le feu des mitrailleuses et des obus des deux artilleries.
A 15 h, le 19 ème R.I. se battait dans le village en contenant les assauts ennemis. Des compagnies des 93 ème, 116 ème, 118 ème et 137 ème venues en renfort progressaient en luttant pied à pied pour dégager Maissin.
A 19 h, par une attaque à la baïonnette au son des clairons, les fantassins français rejetaient les Allemands du village. Pendant ce temps, les 62 ème, 64 ème et 65 ème R.I. avaient lutté pour chaque crête et chaque bois que les Hessois leur disputaient avec une égale ténacité. Suivant le mouvement général de l’armée qui se reportait vers la frontière française, le II ème C.A. battit en retraite le 23 août en abandonnant le champ de bataille, les morts et les blessés intransportables à l’ennemi. Des centaines de blessés reçurent les premiers soins dans les villages de Transenne, Redu et Our où ils furent faits prisonniers par l’armée allemande. On peut considérer cette bataille de rencontre comme l’un des plus meurtriers affrontements, avec Rossignol et Ethel, du samedi 22 août 1914 dans la province belge de Luxembourg.
Source : SGA/DMPA

Les pertes du 19 ème étaient lourdes : 

D’après les renseignements recueillis auprès des commandants d’unité survivants, on arrive aux chiffres de 14 officiers, 38 sous-officiers, 753 caporaux et soldats, tués, blessés ou disparus. On doit admettre que le nombre de camarades qui reposent aujourd’hui à MAISSIN doit être de 250 à 300 environ. Ils dorment maintenant leur dernier sommeil dans deux grands cimetières regroupés depuis la guerre et pieusement entretenus par nos amis Belges.
Maissin est dévasté : Plus de 70 maisons ont été incendiées, les 25 maisons restantes sont gravement endommagées. Le bétail est décimé, les récoltes ravagées. 10 habitants de Maissin ont trouvé la mort au cours de cette bataille, dont certains fusillés par les Allemands. Partout, à perte de vue, des morts, des blessés Français et Allemands gisent sur le champ de bataille.
Côté Français, les pertes se montent à 99 officiers et 4085 sous-officiers et soldats. Les Allemands ont perdu 95 officiers et 3581 sous-officiers et soldats.