1914 : tous les hommes mariés ou célibataires étaient mobilisés.

Jean MANUEL

Ils partirent de la gare durant le mois d’août pour regagner leur régiment respectif. Pas d’affolement, pas de peur, parfois même de la joie d’en découdre avec les « boches » (sic) ; une seule inquiétude manifeste : la moisson. Comment la faire puisque les jeunes bras allaient manquer.

1917 : Les permissionnaires juchois, barbus, amaigris racontaient leurs souffrances, effrayant ! Beaucoup d’entre-deux ne reviendront pas. La tristesse était sur tous les visages de ceux et celles qui étaient restés au village. Des prières à l’église tous les jours pour ceux du front ; peu d’espoirs que cette guerre se termine de sitôt.

1918 : Les allemands aussi meurtris que nous demandent l’armistice. Enfin ! C’est la joie mais à quel prix ! Le 11 Novembre je m’en souviens comme si c’était hier, il faisait froid mais ensoleillé. Les cloches de l’église sonnèrent à toute volée, tous les gens valides montaient à la tour pour faire sonner, chacun à son tour, les cloches jusqu’à très tard dans la nuit.

1919 : retour des soldats, la vie recommence ; hélas le nombre de disparus, morts pour la France s’élève à 56. Je connaissais la plupart d’entre-deux ; les pauvres, certains étaient père de famille, une tragédie.