Le costume de la mariée
Le costume de marié porté au Juch jusqu’à la première guerre mondiale était celui de GLAZIG.
Le costume était composé d’un corsage à manche, ar « gileten », d’un corselet sans manche croisé et épinglé, « ar manchou », d’une longue jupe, ar vroz et d’un tablier.
Il était réalisé avec des tissus de moire, du mérinos et du velours garni de broderies d’or, de paillettes et de clinquant.
La quantité et la richesse de la broderie révélaient l’aisance financière de la famille. La hauteur de la partie brodée de la jupe et des manches en était un des signes.
L’habit était noir avec un tablier blanc parfois entrecoupé d’une bande de tissus noir.
Une femme veuve qui se remariait portait la marque de son deuil dans son deuxième costume de mariage qui était très dépouillé de toute broderie et perles clinquantes.
Les costumes de mariées nécessitant beaucoup de travail étaient réalisés à Quimper chez Louise MARC, rue René Madec.
Vers les années 1913, le recteur de l’époque Mr LE ROUX, s’éleva contre la montée de la richesse du costume. Il s’ensuivit une modification du costume. La période de guerre 14/18 eut pour effet de le dépouiller complètement et la Borlédenn fut remplacée par la Penn Sardin
Présentation des costumes du Juch lors de l’exposition de l’été 2011.
Le costume féminin porte le nom de la coiffe arborée : la Borlédenn. Au tournant du XXe, il se compose d’une chemise de toile blanche, au début en lin, plus tard en coton, d’un jiletenn avec manches, d’un mañchou sans manches (ces deux pièces se couvriront de velours pour les dimanches), d’une jupe, brozh, recouverte sur le devant par un tablier, tavañjer, et d’une coiffe.
Le Juch connaîtra en même temps le port de la borledenn vraz, ou coiffe ancienne portée par les personnes très âgées, la borledenn portée par les femmes d’âge mûr et la Penn-Sardin arborée par les jeunes générations.Les costumes de grandes cérémonies vont, à partir du milieu du XIXe, se couvrir de broderies colorées par l’application de rubans de feIc’h, puis au début du XXe par des motifs floraux réalisés en perles, dilhad perlouzet, et passementerie.
Certains attributs devenus indispensables complétèrent la tenue : les lacets de perles de la coiffe, la parure de cou affichant un cœur ou une croix jeannette sur le devant et deux longs pans brodés tombant dans le dos, une paire de scapulaires et une ceinture formant cocarde sur les reins.
Jusqu’à la Grande Guerre les juchoise se mariaient en costume « borledenn ››. Vers 1973, l’abbé Le Roux, le recteur de I ‘époque, s’éleva contre la course à l’enrichissement du costume. La quantité et la richesse de la broderie, la hauteur ou la longueur des parties brodées de la jupe, des manches ou du tablier symbolisaient le rang que l’on tenait dans la société paysanne. Le costume constituait une carte d’identité sociale suivant des codes que l’on ne pouvait transgresser.
Après la guerre 1914-1918 la coiffe Penn-Sardin remplaça la Borlédenn du mariage et le costume perdit son caractère somptueux. (cf. la plaquette du centenaire : Le Juch/Ar Yeuc’h 1899 – 1999).